Bonjour à tous,
Me voilà aussi enfin en mesure de poster (merci à Richard M. !).
Donc, un bref compte-rendu des activités de cette semaine du coté des étoiles doubles.
Nous avons pu observer deux nuits, de 0h à 4h HL approximativement. Les autres nuits / périodes ont été occupées par la préparation du transit de Pluton ou du planétaire ou inexploitables.
Ci-joint une planche montrant quelques résultats.
Pour chacun des dix couples rapportés ici, on donne (de gauche à droite) :
- le nom, la magnitude de la primaire et de la secondaire, la dernière séparation et position répertoriée dans le catalogue WDS (avec la date) et, en orange, notre mesure (angle de position en degré, séparation en secondes d'arc)
- une image obtenue par sélection-addition des meilleurs images de la séquence (typiquement de l'ordre de 10 / 1000).
- l'auto-corrélogramme calculé sur la séquence entière (c'est sur cette dernière image que les mesures sont faites)
La caméra est une ZWO ASI290MM, placée au foyer du T62, ce qui donne un échantillonnage de 0,065''/pixel.
Un ADC était placé sur le train optique mais, faute de temps, il n'a pas pu être calibré. Nous nous sommes donc limité à des couples près du zénith (h>80°) (pour rappel, à ce niveau d'échantillonnage, la dispersion atmosphérique n'est plus négligeable dès z>10..).
Le traitement a été fait avec le logiciel Reduc (F. Losse).
Comme on le voit, on obtient des mesures tout à fait fiables (avec des précisions de l'ordre de 10 mas et 2° reps.) jusqu'à la séparation 0,3'' et la magnitude 11.5. Pour rappel, le PS du T62 est de 0.2''. Ces mesures feront l'objet d'une publication dans le Journal of Double Star Observers.
Nous avions aussi prévu de faire des observations dans le proche IR avec la Ninox - le but étant ici de mettre en évidence des compagnons de type M non observé jusque là et de combler ce qui apparaît comme un vide observationnel - mais nous avons manqué de temps.
L'expérience en tous cas a été très concluante et très enrichissante. Le T62, avec sa longue focale native, est parfaitement adapté à ce genre de manip. Tout au plus peut on regretter l'absence d'un PC de pilotage dans la coupole même, ce qui oblige à d'incessants A/R entre la coupole et le bureau pour le pointage (en effet, compte-tenu de l'étroitesse du champ, il est indispensable de disposer d'un flip-mirror ou d'une deuxième caméra sur un instrument de guidage) pour vérifier ledit pointage.
J'en profite donc pour lancer un appel à ceux qui seraient intéressés par ce type d'observation pour une future mission. Comme pour le Soleil et le planétaire, la présence de la Lune n'est absolument pas gênante.
J'en profite aussi pour remercier notre chef de mission, Simon, pour son investissement et son organisation sans faille, ainsi que l'association AstroQueyras, que j'ai découverte pour l'occasion, et qui rend ce genre de mission possible.
Bien cordialement à tous,
Jocelyn